Ce soir normalement Cat Power passe à la télé, j'enregistre car j'ai pas le courage de supporter tous les autres autour en attendant. Il y a toujours à boire et à manger dans ces émissions, c'est usant pour les gens qui s'intéressent à la musique d'une façon un peu structurée, ben comme moi quoi. Je pense surtout à l'insupportable Carla Bruni (mon dieu faites-la taire), qui si elle n'était pas là, me ferait dire mieux ce que je pense de toute la bande à Benjamin Biolay, Keren Ann, Coralie Clément, Vinc...stop ! Je me permets très exceptionnellement d'être méchant car je les subis quand je fais les courses, dans les émissions culturelles, les magazines etc...partout ! Je n'ai pas commencé, ce sont eux qui ne me laissent pas tranquille. Tout le monde trouve ça bien. J'ai envie de hurler.

Il y a une dizaine d'années - voire une douzaine - était déjà apparu un semblant de renouveau de chanson française autrement plus original, émouvant et frondeur que les batteries d'endives qui nous occupent actuellement. Bayon de Libé avait appelé ça très gentiment l'école bébête, du fait du côté un peu niaiseux de la surface de la chose. C'est vrai que lorsqu'on jette une oreille distraite à La Fossette de Dominique A ou aux Mariages chinois de Katerine, ça sonne légèrement mongolitos. Mais la fraîcheur et l'envie de se créer des espaces nouveaux étaient bien là, sous des dehors certes un peu frustres mais tout cela était intentionnel voire revendiqué, par des gens qui étaient partis inadaptés sociaux dans la vraie vie. Pas comme qui dirais-je Carl... encore que j'en sais rien, mais comment pourrais-je deviner quoi que ce soit avec un disque pareil... Je m'arrête car je fais des lieux communs, les gens heureux peuvent aussi faire de bons disques en théorie.

Bref, retour en 92 : à partir des deux gusses susmentionnés se mettent à fleurir des groupes/artistes des 4 coins de l'hexagone (OK ça le fait pas) qui ont soudainement pris conscience du fait qu'on pouvait faire des disques à la maison, et en plus être meilleurs que n'importe qui dans un studio standard qui coûte la peau du c...oléoptère. Hélas on n'a pas eu droit à un nouveau talent aussi éclatant que celui d'encore les deux mêmes gusses, mais l'esprit fut là, pendant un court instant. Avec l'avènement de Daft Punk les choses de la création underground ont ensuite pris encore une autre direction - plus instrumentale - en matière de travail à la maison, autour de 96-97, ce qui m'a au final laissé un goût amer d'inachevé.
Mais je me rappellerai toujours le jour où j'ai acheté L'échappée belle d'Autour de Lucie pour exemple, c'était le plus bel album du monde. Et les larsens à la fin des brouillons c'était pas du Carla Bruni.