Ado attardé pour l'éternité : j'ai adopté la cravate pour de bon alors que tout le monde se met au T-shirt en ces temps de canicule. Esprit de contradiction quand tu nous tiens, tu nous lâches plus.
(et plus vous mettrez des tongs, plus je rajouterai une couche de fringues par dessus)
Mardi suis allé voir le concert de Gégé à l'Européen, mais arrivé deux heures en avance, j'ai tapé l'incruste dans les coulisses, où il faisait plus frais + y'avait à boire et à manger. Et aussi des gens avec qui boire et manger, à défaut de beaucoup parler. C'est vrai que je n'avais rien à foutre là en réalité, mais je ne peux jamais m'empêcher de parasiter les backstages dès que j'en ai l'occasion ; et puis aussi j'aurais été complètement maso de retourner attendre tout seul dans la queue et la chaleur et tout, alors mince quoi. J'ai surtout tapé dans l'assiette de Crunch et dans le camembert, qui tentait désespérément de se reconstituer chaque fois que j'en tartinais un bout sur une tranche de pain complet. Le vin était bof. On a chanté à trois avec Amour et Christian sur faits divers, et j'ai appris un peu de français ivoirien, pendant qu'au dessus chantait Ben's Symphonic Orchestra (en formation réduite) dans une salle assez réceptive, apparemment. Après quelques mouvements de karaté, GG emmène toute la troupe dans l'escalier pour arriver sur la scène. Comme il fait noir, je mets la main aux fesses en tâtonnant sans le faire exprès à Lisbeth, qui fera les choeurs avec Bettina sur quelques morceaux. J'assiste à tout le concert assis sur le côté sans voir la batterie, ni les poupées lumineuses du devant. Il règne dans la salle - cette fois on y a installé des fauteuils - une atmosphère complètement étouffante, heureusement qu'elle n'est remplie qu'aux trois-quarts... Les musiciens sont tous très bons et polyvalents sur scène, et assurent bien malgré un début de concert plutôt chaotique : panne de courant, guitare mal accordée, choeurs zappés - réduisant les deux filles au statut assez ingrat de mime à fonction décorative. Après cogitation pas intense, il m'apparaît plusieurs choses...il s'agit certainement moins ici d'un concert de chanteur solo que d'un spectacle qui aurait pour but à la fois de contourner tous les clichés en circulation dans la scène musicale actuelle, et d'inventer ce qui irait avec au point de vue visuel, en pratiquant l'art du contre-pied. Donc pas forcément plaisant pour tout le monde, mais très digne d'admiration en tout cas pour le côté casse-gueule de la chose ! Sinon, je crois que j'aime pas les textes du dernier album. Pendant le blues de l'homme unidimensionnel, que je connais par coeur, je vais me changer et je reviens ensuite pour assister à la fin exubérante du concert, qui a du perdre pas mal de spectateurs en route, car très free et très bruyante.
A la sortie, je croise un collègue de l'edf, pas vu depuis des lustres. Autour du bar, plein de vieilles têtes pas vues également depuis une éternité, des chevelures qui grisonnent, se font voire même plus rares, des ventres mous, des rides sur les coins des yeux. Pas super envie de rentrer, je retape l'incruste avec des gens dans le tas que je connais un peu, dans un bar en face cette fois, jusqu'à presque minuit...