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Une vie ordinaire

Ca a commencé par un con qui faisait semblant de ne pas attendre pour le distributeur de billets - et qui avait aussi deux mains gauches, mais bon... Après, il y a moi qui arrive dans mon magasin de disques préféré pour me prendre le dernier Blonde Redhead ("Misery is a butterfly"), sauf qu'il n'est toujours pas arrivé, et qu'il faudra se résoudre à passer le reste du week-end sans. Pas grave, j'ai ma version hmmm, deluxe, de Dusty in Memphis, que j'ai eu assez peur un instant de ne plus pouvoir écouter, vu les crottes de chaipaquoi retrouvées au bord de la rondelle, et que, finalement si, je peux encore. Et même que les quatorze titres bonus dessus, ils sont presque meilleurs que les onze morceaux de l'album tout seul.

Plus tard, on - 'fin moi - se fait virer du même magasin de disques sans avoir rien acheté, et on va se chercher un nouveau distributeur, en plein air parce qu'on se sent un poil méfiant devant toutes ces banques à porte où il faut rentrer la carte d'abord, avant de pouvoir rentrer soi-même. On regrette assez immédiatement d'être resté dehors parce qu'on trouve qu'il y a beaucoup trop de people dans les rues, et que le samedi soir d'habitude, on est plutôt devant Buffy... On s'arrête un peu pour respirer devant la fontaine Saint Michel, tout en prenant l'air d'attendre quelqu'un. Bonne occasion de dévisager tous les gens sans retenue. C'est marrant, on dirait qu'ils ont tendance à se regrouper par taille : les grands rencontrent les grands, les petits se mélangent entre eux (les orques avec les orques, les hobbits avec les hobbits...).

Arrivée l'heure, je me décolle du réverbère, me fraie un chemin à travers les gens, manque de me faire écraser par un bus qui déboule à gauche, traverse l'île Saint Louis en contournant les rassemblements de clodos, bizarrement actifs à la nuit tombée. Quand je déboule dans le pub, ma petite barmaid que je suis viendu chercher a déjà fini son service, se repose un peu avant de m'accompagner, en enchaînant clope sur clope. Avant, je trouvais que ça faisait mauvais genre de fumer - surtout pour une fille hein - mais en fait, maintenant je me dis juste qu'est-ce qu'ils doivent perdre comme fric là-dedans c'est fou - les pauvres, et puis à vrai dire, je ne fais même plus gaffe. Je trouve même ça cool des fois. Ouais.

Plus tard dehors, on se lance ça : moi j'ai jamais fumé, toi t'as jamais été à un concert, ça va peut-être être amené à changer alors, maintenant. On évite encore des clodos pour arriver à l'expo de mon pote, qui est en train de projeter un film à l'envers sur la grande vitre de chez lui. Vautrés dans un canapé sans forme, des bobos discutent mollement dans leur coin, entourés d'autres têtes pas connues. Y'a plus trop grand-chose dans les assiettes de feu-le-pot, mais en revanche, on peut voir plein de trucs-machins de sculptures exposés partout. Le seul que j'arrive à expliquer à ma barmaid - et ça tombe bien, parce que c'est précisément celui-là qu'elle a le plus remarqué - c'est la guitare couverte de stickers de mon copain, qui n'est elle pas vraiment exposée, mais juste rangée dans un coin... Y'a aussi David B., qui plane bien comme à son habitude, à qui j'ose pas dire que j'ai acheté son dernier album à la Fnac, mais que je ne l'aime pas trop finalement. [un jour, j'aurai le courage de dire aux gens ce que je pense vraiment]

Comme on commence à bien crever la dalle, qu'on n'est pas très "art (très) contemporain" dans notre vie en général, et que personne n'a l'air de venir nous parler ce soir, on emporte notre conversation ailleurs, dans la nuit parisienne - déserte et éclairée. Bon là, j'ai pas envie d'en raconter plus, la suite plus tard...

Ecrit vite fait par pierroleouf, le Dimanche 14 Mars 2004, 21:49 dans la rubrique Jukebox.